C’est directement à Maranello que Giuseppe « Nuccio » Bertone directeur de la célèbre Carrozzeria Bertone , acquiert pour son propre compte un châssis nu de 250 GT SWB, portant le numéro 3269GT.
Décidé à démontrer à Enzo Ferrari ses compétences de carrossier afin de poser les bases d’une future collaboration, il charge Giorgetto Giugiario, alors jeune designer de 23 ans de dessiner une
carrosserie inspirée des Formule 1 championnes du monde 61, les fameuses 156 « sharknose » , de la 330 Tri/LM victorieuse des 24h du Mans et des 246 SP s’étant illustrées notamment à la célèbre Targa Florio.
A noter que l’on devra plus tard à Giugiario quelques légendes de l’automobile, Delorean DMC12, Maserati Ghibli, Lancia Delta ou encore Lotus Esprit, en passant par la Volkswagen Scirocco, la Golf 1 ou
encore les Renault 19 et 21.
La 250 GT Berlinetta Spéciale, exemplaire unique, sera exposée au salon de Genève en mars 1962 et aux plus gros événements automobiles de l’année. De couleur bleu marine à sa première présentation elle
sera repeinte en grise pour le salon de Turin. La petite histoire raconte que devant l’absence de réaction d’Enzo Ferrari, Bertone se risquera à lui souhaiter ses vœux de fin d’année, auxquels il reçut
la réponse suivante : « Cher Bertone, votre cadeau et vos mots sont les signes évidents d’un homme qui est animé par la même passion qui m’a conduit là où je suis aujourd’hui. Mes sincères remerciements.
Votre (si vous me le permettez) ami, Enzo Ferrari. »
A partir de mi 63, 3269GT changera plusieurs fois de propriétaire, traversant l’Atlantique fin 66, pour finalement élire domicile en 82 au Mexique, chez Lorenzo Zambrano.
Il lui offrira une restauration complète en 1995 lui redonnant au passage sa couleur marine et la gardera jusqu’en 2015, ou il la revend pour un peu plus de 16 millions de dollars au concours d’élégance de Pebble Beach.
Matrix Scale Models reproduit cette magnifique Ferrari au 1/18 courant 2019, en résine sans ouvrant, malheureusement vendue autour de 240 euros, bien au-dessus de ma limite maximale pour une résine… C’est
sur un célèbre site d’enchère que j’ai trouvé cet exemplaire à prix raisonnable mais en mauvais état. Effectivement, deux des quatre pots d’échappement étaient décollés, et la carrosserie présentait des rayures
sur le toit, l’aile arrière droite et au-dessus du phare avant droit. Un polissage en règle et quelques gouttes de colle plus tard, la belle a retrouvé de sa superbe, prête à intégrer la vitrine.