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Ferrari 512 S & 512 M (1969/71)

A l'aube de l'année 1969 et après avoir décidé fin 1967 de la mort des « gros cubes », autrement dit des Ford, Chaparral et autres Lola-Aston Martin, la commission sportive internationale fit un pas en arrière, consciente d’avoir mis à mal le plateau des courses d’endurance. Un vent nouveau souffle sur le Championnat du monde des marques et donc pouvaient à nouveau cohabiter les voitures dites "Prototypes" à la cylindrée maximum de 3 litres et les "Sport", dont le moteur ne pouvait excéder 5 litres mais à condition d’une production minimum de 25 exemplaires contre 50 auparavant.
Porsche s'engouffre immédiatement dans la brèche et s'empresse de développer sa 917 qui surclasse en puissance toutes ses rivales de l'époque. Ferrari décide à son tour de franchir le pas. Le projet 512 (5 litres/12 cylindres) reçoit le feu vert en avril 1969 et une première voiture est présentée en novembre de la même année. Ces voitures ne sont pas désignées avec un P car elles n'ont pas été construites pour la catégorie des prototypes de 3000 cm3, mais avec un S pour les voitures inscrites en catégorie sport de 5000 cm3.
Le châssis, tubulaire avec des panneaux d'aluminium rivetés, est habillé d'une carrosserie fermée dont le dessin s'inspire largement de celui du prototype 312 P de 1969. Côté moteur, c'est le gros V12 de 6,2 litres des barquettes 612 Can-Am de 1968 qui sert de base à la réalisation du bloc 5 litres. Développant d'emblée 550 ch, le V12 Ferrari à double ACT et culasse à 48 soupapes est nettement plus moderne que le flat 12 Porsche, mais il accuse un handicap en matière de poids comme en encombrement. Les 25 exemplaires sont achevés en un temps record, juste à temps pour être homologués le jour même du départ des 24 heures de Daytona, première épreuve du Championnat 1970, où pas moins de cinq exemplaires furent engagés, dont trois par l’usine Ferrari. Une seule termina, la N°28 de Jacky Ickx et Mario Andretti, sur la troisième marche du podium.
Quelques semaines plus tard, toujours en Floride mais à Sebring, quatre 512S sont au départ. C’est la N°21, pilotée par Ignazio Giunti et Nino Vacarella auxquels s’était joint pour les derniers relais Mario Andretti, dont la 512S venait d’abandonner qui permit à Ferrari d’inscrire une huitième fois son nom au palmarès des 12 Heures en s’emparant de la plus haute marche du podium. Cette victoire fut arrachée de seulement 23.8s sur la Porsche 908/2 d’un certain Steve McQueen. Cette Porsche sera d’ailleurs utilisée pour tourner des scènes du mythique film « Le Mans » aux 24 Heures du Mans 1970.
Ce sera malheureusement la seule victoire en championnat du Monde de la 512S, que certaines équipes privées imposeront dans des épreuves de moindre importance. Par la suite, Porsche avec ses 917 et ses 908 ne laissera aucune chance à la 512, y compris à son évolution de 1971, la 512M (M pour Modificato).
Elle ne fut ni la plus belle, ni la plus prestigieuse des Ferrari lancées à l'assaut du Championnat du monde des marques. Conçue trop vite, arrivée trop tard et abandonnée trop tôt, la 512 a laissé une image un peu floue et des souvenirs doux-amers. Ainsi les Ferrari 512 restent liées à jamais à la gloire des Porsche 917 et à la magie d'une époque.



Toutes mes 512S & 512M

512S N°21 - Châssis 1026 - 12H de Sebring 1970
512S N°55 - Châssis 1042 - 1000 km du Nurburgring 1970
512S n°5 - Châssis 1038 - 24H du Mans 1970
512S n°8 - Châssis 1034 - 24H du Mans 1970
512S n°28 - Châssis 1026 - 24H de Daytona 1970
512M n°10 - Châssis 1018 - 24H du Mans 1971
512M n°6 - Châssis 1040 - 24H de Daytona 1971



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