C’est le 29 mai 2019, sur le circuit de Fiorano, la piste privée de Ferrari à Maranello, que Piero Ferrari et John Elkann présentent la SF90 Stradale. Elle est baptisée « SF90 » en hommage aux 90 ans
de la Scuderia Ferrari fondée en 1929 et « stradale », qui veut dire "route", pour la différencier de la formule 1 SF90 engagée pour la saison 2019. Depuis les années 70, si on fait abstraction des séries limitées et des modèles
à quatre places, il y a toujours eu deux gammes distinctes de référence chez Ferrari, les V12 régnant en maitres sur la production et les V8, ayant une puissance plus « modeste ». Cette SF90 ne se
positionne dans aucun segment, elle ne prend pas la place de la F8 Tributo de la gamme V8 (qui sera remplacée en 2021, par la 296 GTB et son V6 Hybride), n’entre pas dans la famille des V12 ni ne
succède à la supercar LaFerrari. Cette nouvelle mouture se paye même le luxe de devenir la Ferrari de route la plus puissante de tous les temps, un V8 surclassant l’ensemble de la gamme pour la
première fois de l’histoire du cheval cabré !
La SF90 Stradale est donc la toute première Ferrari Hybride commercialisée en série, la LaFerrari ayant inauguré la voie mais restant une série limitée à 499 exemplaires. Le cœur thermique de la
belle est dérivé du V8 à 90° de la F8 Tributo, réalisé pour l’occasion de 3,9 à 4 litres. Avec des injecteurs centraux et de nouvelles chambres de combustion, il développe 60ch de plus que son
prédécesseur pour un total de 780ch et un couple de 800Nm. Il est secondé par 3 moteurs électriques, un sur chaque roue avant, le troisième étant placé entre le moteur thermique et la boite de
vitesse. Non content de transformer cette propulsion en une 4 roues motrices, ce n’est pas moins de 220 ch qui sont disponibles en plus de ceux du V8, portant la puissance totale de notre bolide
à 1000 chevaux tout ronds, soit 37 de plus que la LaFerrari.
Les performances de cette SF90 sont dignes des plus grosses hypercars du moment, avec le 0 à 100 km/h abattu en seulement 2,5 secondes, le 0 à 200 en 6,7 et une vitesse de pointe de 340 km/h.
En revanche, en enclenchant le mode e-Drive, qui limite la vitesse maximale à 135km/h, elle est capable de devenir une simple traction pendant 25km sans utiliser le moteur thermique, n’émettant
donc aucun gaz à l’échappement. En Hydride (thermique + électrique) Ferrari annonce 154 grammes de CO par km parcourus et une consommation de 6,1l au 100. D’une capacité de 7,9 kWh, la batterie
au lithium-ion qui équipe notre bolide se recharge grâce au système de récupération d’énergie au freinage directement issu de la Formule 1.
Des dires de ses concepteurs, le design de la SF90 est inspiré des précédentes créations de Maranello, principalement de la 488 GTB, ainsi que des projets « One-Off » J50 et SP38. Bâtie sur un châssis
inédit constitué d’aluminium et de fibre de carbone, la SF90 fait 4,71m de long pour 1,97m de large et 1,19 de haut. L’ensemble moteurs électriques + batteries pèse à lui seul 270kg (198+72) pour un poids
total de 1570kg. A noter que pour économiser une dizaine de kilos, la boite de vitesse automatique à double embrayage de huit rapports ne possède pas de marche arrière, celle-ci n’étant possible qu’au
travers des moteurs électriques situés sur les roues avant.
Comme souvent chez Ferrari, la SF90 Stardale a droit à sa version cabriolet, qui est tout naturellement baptisée SF90 Spider. Initialement prévu d’être dévoilé au salon de l’automobile de Genève
début 2020, c’est à cause de l’épidémie de Coronavirus et de l’annulation du-dit salon, que le monde ne la découvrira que le 12 novembre 2020. Sur un cabriolet, les renforts de châssis dus à l’ablation
du toit, ont souvent raison du poids total de la voiture. Ici l’embonpoint de la SF90 est contrôlé puisque, même avec un toit rigide rétractable électriquement en 14s, la spider ne pèse que 100kg de
plus que la coupé dont 80% est impacté au toit. Au catalogue, les prix affichés sont de 443 513 euros pour la coupé et 465 714 pour la spider, mais chez Ferrari les innombrables options disponibles se
payent chères et il n’est pas rare que certaines SF90 personnalisées à souhait tournent aux alentours des 700 000 euros, frôlant même parfois le million.
Le prix de la belle peut même grimper subitement de 50 000 euros, si on opte pour le pack Assetto Fiorano qui, plus qu’une simple option esthétique ou appendice de mode, se révèle être une réelle
optimisation de l’aérodynamique et du châssis vers une configuration piste. Si le moteur est toujours identique, un nouveau becquet arrière mobile tout en carbone génère encore plus d’appui, pour
exemple, 390kg de charge s’exercent à 250 km/h alors qu’il faut emmener la Stadale « standard » jusqu’à 300 km/h pour avoir le même résultat. Ce pack Assetto Fiorano, nommé en hommage à la piste d’essais
privée de Ferrari, comprend aussi des amortisseurs spécifiques Multimatic en aluminium avec ressorts en titane dérivés des courses de série GT et calibrés pour la piste, des pneus semi-slicks Michelin
Pilot Sport Cup2 255/35 R20 pour l’avant et 315/30 R20 pour l’arrière, un échappement en titane et un poids revu à la baisse de 30 kilos grâce à l’utilisation d’encore plus de pièces en carbone,
auquel on peut même soustraire encore 10 kilos si on décide de se passer des vide-poches de portière et de l’installation audio !
Ferrari propose aussi en option, une livrée bicolore originale et exclusive au pack Assetto Fiorano qui accentue l'effet "requin marteau" de la SF90. Mais sachez que même si vous n’êtes pas prêt à débourser
les 25 000 euros qui vous seront facturés pour cette option, une SF90 Assetto Fiorano sera tout de même capable de faire un meilleur temps qu’une LaFerrari sur le circuit privé de la marque à
Maranello, reste à savoir si vous vous en sentez capable….