Au début des années 80, Enzo Ferrari, alors tourné principalement vers la Formule 1, décide de prendre part aux compétitions du Groupe B,
nouvelle discipline créée par la FIA en 1982. Via des équipes semi-privées, le constructeur engage 3 exemplaires de 308 GTB Groupe 4
modifiés en groupe B, les 308 GT Evoluzione. Mais les performances ne sont pas au rendez-vous et la décision de construire une voiture
développée exclusivement pour cette discipline est prise. Pour participer à ces épreuves de rallye sur asphalte, la voiture engagée, doit
avoir été produite en série à au moins 200 exemplaires, c’est donc en 1984, au salon de Genève, qu’est présentée la GTO, dont les 200
prévues trouvent acquéreurs avant même le début de leur production, pour un prix de base de 935 000 FF. A ce prix, il fallait rajouter la radio,
la climatisation ou les vitres électriques disponibles en option. A noter que la voiture est exclusivement vendue en rouge.
Après la construction du modèle de série, c’est en 1985 que le développement de la GTO Evoluzione, version destinée au groupe B,
commence. Mais la FIA, après plusieurs accidents mortels, décide d’abandonner la discipline et Ferrari ne terminera que 5 exemplaires
de la GTO Evoluzione. Fin 85 et devant la forte demande de clients fortunés, Ferrari construira 72 exemplaires de la GTO en plus,
portant son nombre total à 272.
La GTO est la première Ferrari à dépasser la barre des 300 Km /H, c’est aussi la première à reprendre le patronyme GTO, mythiquement connu
depuis les années 60 avec les 250 GTO et leurs nombreuses victoires en compétition. C’est en hommage à son illustre aïeule qu’elle reprendra
les prises d’air caractéristiques de la 250 GTO sur ses ailes arrières.
Si la GTO est construite sur la base de la 308 GTB, son moteur, le V8 32 soupapes de trois litres, est emprunté à la 308 Quattrovalvole
et adopte une disposition différente de cette dernière, imposée par la destination de la voiture. Il prend donc place dans l'axe du châssis
et non transversalement. Toutefois, l'alésage de ce dernier a été ramené à 80 millimètres. Il fallait en effet réduire la cylindrée à 2855
cm3 de manière à ce qu'en appliquant le coefficient réglementaire de 1,4 imputé aux moteurs suralimentés, la cylindrée théorique ne dépasse
pas quatre litres.
Équipé de l'injection électronique Weber Marelli héritée de la compétition, le V8 est boosté par deux turbos japonais IHI refroidis par des
échangeurs d'air de marque Behr. La puissance atteint 400 ch à 7000 tr/mn et la vitesse 305 km/h ! Elle est capable d’abattre le 0 à 100 Km/H
en 4,8 secondes.
Afin d'en améliorer la rigidité et d'en réduire le poids, le châssis de la 308 GTB a été sensiblement modifié pour n'être pratiquement conservé
que dans sa cellule centrale. Sa fabrication fait appel aux aciers à haute limite d'élasticité, tandis que la carrosserie recourt à l'aluminium,
ainsi qu'aux matériaux synthétiques (fibre de verre et kevlar). Les voies ont été élargies et les suspensions réalisées en tubes d'acier soudé
en lieu et place des éléments en acier forgé de la GTB.
La GTO est aujourd’hui un objet de collection très convoité, environ 70 d’entre elles ont été détruites dans divers accidents, ce qui la rend
encore plus rare, elle restera comme la première « super-car » Ferrari, traçant la route au F40, F50 ou autre Enzo…