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Ferrari 312 T2 (1976/78)


Pour la saison 1976 du championnat de Formule 1, la FIA modifie le règlement avec notamment l'interdiction d'utiliser les fameuses entrées d'air périscopiques fleurissant sur la quasi totalité des monoplaces et avec obligation d'amener le flux de refroidissement depuis l'avant de la voiture, limitant ainsi volontairement la hauteur des voitures.
Champion du monde constructeur et pilote en 1975 avec la 312 T et le méthodique Niki Lauda, Ferrari n'a d'autre choix que de revoir sa monoplace et présente la 312 T2. D'apparence, la nouvelle mouture de la Scuderia a simplement troqué sa gigantesque prise d'air au-dessus de la tête du pilote pour deux conduits de part et d'autre du cockpit. En réalité, les transformations sont bien plus profondes. Une refonte totale du châssis, l'évolution de son moteur V12 développant désormais 500 cv à 12 200tr/min et une nouvelle suspension arrière, rendent cette nouvelle monoplace encore plus performante malgré un léger embonpoint. Elle conserve néanmoins la révolutionnaire boîte de vitesse transversale à 5 rapports de la 312 T, permettant une répartition quasi parfaite de son poids.
Ferrari participe, comme autorisé par la FIA, aux trois premiers grands-prix de la saison avec une 312 T et ce n'est donc qu'au grand-prix d'Espagne, quatrième manche des 16 que compte le calendrier de cette année, que les pilotes entrent dans le baquet des 312 T2.
Cette saison 1976 restera surtout dans toutes les mémoires pour le formidable affrontement que vont se livrer le Britanique James Hunt et l'Autrichien Nikki Lauda, ainsi que pour le tragique accident qui laissera ce dernier atrocement brûlé. Le réalisateur Ron Howard signera d'ailleurs un magnifique film retraçant l'épopée de ces deux pilotes atypiques, "Rush", sorti le 2 septembre 2013 et que tout supporter de Formule 1 se doit de connaître par cœur ! Alastair Caldwell, le patron d'époque de Mc Laren, chez qui officiait Hunt dira " Prenez la saison du championnat du monde F1 1976 et faites-en un scénario, les gens diront : 'Ne soyez pas ridicule, toutes ces péripéties ne peuvent arriver aux mêmes pilotes la même année. Et pourtant, c'est la pure vérité !", tant l'histoire contée paraît trop hollywoodienne pour être vraie.
Dès l’ouverture de la saison au Brésil, Hunt sur sa McLaren-Ford est en pôle position mais Lauda emporte l’épreuve. Quelques semaines plus tard, en Afrique du sud, même scenario, et lors de la troisième manche à Long Beach, c'est Clay Regazzoni qui démontre la supériorité des Ferrari en l’emportant devant son leader. De retour en Europe, c’est le festival Niki Lauda : un peu chanceux en Espagne où le vainqueur James Hunt est déclassé pour aileron non-conforme, en Belgique et à Monaco, Lauda l'emporte haut la main. Il totalise alors 5 victoires en 6 courses et carton plein pour Ferrari !
Après le grand-prix de Suède, McLaren ayant fait appel suite à son déclassement, a gain de cause et Hunt récupère ses points perdus en Espagne. L'avance de Lauda est encore confortable avec 52 points contre 17, mais son plus sérieux rival peut désormais aligner la voiture qui performait en début de saison et retrouve ses rêves de titres.
C'est avec encore 22 points d’avance que Lauda aborde le GP d’Allemagne sur le célèbre circuit du Nürburgring, long de 23 km, étroit, bosselé, comportant de longs passages dans les bois et 178 virages. Ayant fait un mauvais choix de pneumatiques, sous une pluie battante, l'Autrichien se laisse enfermer dans le peloton et au deuxième tour, sa Ferrari quitte brusquement la piste lors d’une courbe rapide à environ 200 km/h et vient s'écraser sur une butte avant d'être renvoyée sur la piste, en flamme. Pris au piège, son pilote passe de longues minutes dans ce brasier et ne doit sa survie qu'à l'intervention d'autres pilotes venus le secourir. Souffrant de terribles brûlures, son pronostic vital est engagé, mais contre toute attente, grâce à une volonté de fer et un moral à toute épreuve, Lauda réintègre le baquet de sa monoplace à peine 42 jours après, créant la surprise générale à Monza sur les terres de Ferrari, finissant quatrième de cette épreuve.
C'est au pied du mont Fuji, au Japon, qu'a lieu l'ultime épreuve de cette si particulière saison de F1, les qualifications montrent que les deux favoris se battront jusqu'au bout pour le titre, mais le départ est donné sous un pluie battante et Lauda renonce après seulement deux tours, jugeant sa vie plus importante qu'un titre. Certains y verront de la force de caractère, d'autres un signe de faiblesse. James Hunt a donc le champ libre et devient champion du monde des pilotes 1976 alors que Ferrari s'empare, grâce aux points acquis par ses deux pilotes, du championnat constructeurs.
Pour l'année 1977, Ferrari applique le dicton "on prend les mêmes et on recommence !" A l'exception de Clay Regazzoni remplacé par Carlos Reutmann, l'équipe reste la même, Nikki Lauda toujours bien installé dans une 312 T2 rempilant pour une nouvelle saison. Cette monoplace est quand même légèrement revue avec une voie arrière plus large, un porte à faux avant réduit, des suspensions épurées et des prises d'air redessinées.
Malgré les apparences, l'abandon de Lauda au Japon a laissé des traces au sein de la Scuderia, Enzo Ferrari ayant des doutes sur ses capacités à retrouver son niveau initial, accorde plus facilement la place de pilote numéro un au nouveau venu Reutmann. Mais contre toute attente et alors que la McLaren de Hunt a perdu de sa superbe (ce dernier ne sera jamais en mesure de défendre son titre), Lauda va petit à petit reconquérir le cœur de tous, en dominant largement son coéquipier, marquant de gros points tout au long de la saison. Il s'impose en Afrique du Sud, en Allemagne (à Hockeneim , plus au Nurburgring) et aux Pays-Bas.
En froid avec les principaux membres de la Scuderia depuis l'hiver précédent, n'ayant pas digéré les critiques à son encontre ainsi que le désaveu consistant à faire de lui le deuxième pilote de l'écurie, l'autrichien claque la porte de chez Ferrari le titre mondial en poche, avant même les deux dernières épreuves de la saison, le québécois Gilles Villeneuve est nommé au pied levé pour piloter la 312 T2 au Canada et au Japon. Avec 72 points, Lauda est sacré champion du monde, Reutmann finit quatrième avec 42 points, Hunt cinquième à 40 points.
Pour la saison 1978, Ferrari signe un contrat avec le manufacturier de pneumatique français Michelin, mettant fin à la collaboration de longue date avec Goodyear. La 312 T3, remplaçante de la T2, sera donc développée pour ces nouvelles gommes à carcasse radiale mais c'est bien une 312 T2 qui offre sa première victoire en Formule 1 à Michelin lors du deuxième grand-prix de la saison au Brésil avec Carlos Reutmann. Cette victoire sera la dernière d'une carrière bien remplie, sa remplaçante entre en action dès le grand-prix suivant.
La miniature reproduite par Elite de cette 312T2 est celle de Niki Lauda, avec laquelle il a gagné le grand-prix de Monaco durant la saison 1976. Lors de cette course, il est clair que Hunt n'a plus les armes pour lutter contre la Ferrari: l'interdiction d'utiliser son aileron arrière juger non-conforme en Espagne, a rendu sa voiture instable et peu performante. Lauda fera carton plein sans aucun mal, parti de la pôle position, il passera les 78 tours de l'épreuve bien installé en première place, ne concédant que le meilleur tour à son équipier Clay Regazzoni sur l'autre 312 T2.
Cette miniature au 1/18 et une des trois dernières Elite, avec la LaFerrrari et la 458 Speciale, à être reproduite par Mattel, ces derniers ayant perdu la licence Ferrari au profit de Burago à partir de 2015. C'est dire si elle était attendue depuis son anonce plus d'un an auparavant. Force est de constater que pour un prix compris en 110 et 140 euros, cette miniature n'est vraiment pas à la hauteur de son tarif, une peinture relativement terne, un bloc de plastique en guise de moteur et un asssemblage douteux, font d'elle une belle Hotweels mais en aucun cas une Elite ! Quoi qu'il en soit c'est un modèle nécessaire au collectionneur Ferrari que je suis, tant pour son histoire que pour le pilote qui l'a mené si souvent à la victoire ...








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