Afin de transporter d'une course à une autre ses formules 1, les redoutables W196R, ou ses bi-places de compétition, les 300 SLR, Mercedes fait construire en moins de quatre mois, début 1954,
un petit camion plateau aux lignes étonnantes et aux immenses portes à faux, qui se veut rapide et fiable, baptisé "Renntransporteur".
Les ingénieurs allemands utilisent comme base un châssis de 300 S qu'ils allongent et y installent le moteur de la mythique 300 SL à portes papillon "dégonflé", pour l'occasion, de 240 à 192 chevaux
et accouplé à une boite de vitesse manuelle à quatre rapports.
Rapidement surnommée "das blaue Wunder", "la bleue miracle" en France, cet exemplaire unique devient le camion de transport le plus rapide du monde avec une vitesse de pointe de plus de 170 km/h.
Ses performances hors du commun en feront vite l'arme absolue de Mercedes pour aller récupérer une monoplace tombée en panne à l'autre bout d'un circuit ou, comme pour le Grand Prix de Monaco 1955,
effectuer un aller et retour express à Stuttgart dans la nuit pour aller chercher une voiture de réserve !
Après le drame des 24H du mans et le retrait de Mercedes de toutes compétitions, il part avec une 300 SLR sur le dos pour une tournée promotionnelle aux États Unis. Remisé à son retour une dizaine
d'années à l'usine, il sera finalement détruit sur ordre de Rudolf Uhlenhaut en 1967.
Ce n'est qu'en 1993 que Mercedes décidera de le reconstruire, mais en l’absence de tous les plans, détruit en même temps que l'original, la tâche se révélera plus ardue et plus aléatoire que prévu,
ne pouvant se baser que sur des photos d'archive. Contre toute attente, deux exemplaires verront le jour et depuis alternent manifestations, expositions et "repos" au musée de la marque. C'est d'ailleurs à l'occasion d'une
visite de Stuttgart que j'ai pu l'admirer chez Mercedes.
La première reproduction au 1/18 de ce magnifique camion est commercialisée en 2002 par CMC et ce n'est qu'en novembre 2018 que iScale lui donne un "petit frère". Pour un prix presque 4 fois moindre,
le nouveau venu nous propose une version en métal sans ouvrant, certes moins détaillée que le CMC mais avec sa couleur très fidèle, de jolis détails et ses rampes en métal, il a vraiment fière allure.
Je vous propose de vous faire votre propre opinion, au travers de ces quelques photos.
Affectionnant tout particulièrement l'adorable bouille de ce camion, j'ai voulu le faire entrer dans ma collection, mais un Mercedes au milieu de tant de Ferrari, cela faisait un peu tâche !
Je me suis donc imaginé, un Renntransporteur au couleur Ferrari ... Si on laisse l'aspect historique de côté, pourquoi pas ? Ferrari s'était bien tourné à l'époque vers Fiat pour leur créer
un transporteur !