En 1986 Enzo Ferrari ayant mal digéré l’arrêt brutal du groupe B des rallyes qui a brisé ses espoirs fondés sur le développement de la
Ferrari GTO Evoluzione, décide de construire la voiture de série la plus performante et efficace de tous les temps. Sa sortie en 1987
coïncide avec le quarantième anniversaire de la marque au cheval cabré et jusqu’au dernier moment de sa présentation, la voiture reste
mystérieusement cachée sous une housse rouge frappée du logo F40.
A la mort du « Commendator » le 14 août 1988, un vent de folie souffle comme jamais dans le monde de l'automobile, toutes les Ferrari
s'arrachent à prix d'or par les collectionneurs mais aussi par les spéculateurs.
La F40 fait figure de meneuse dans cette surenchère, notamment parce qu'elle est le dernier chef-d'œuvre signé de la main du maître. Certaines
d’entre elles vont même se revendre jusqu'à cinq fois le prix payé, avant même d'être livrées !
Face au succès de la F40 et à la demande, notamment sur le marché américain, Ferrari décide de continuer la production au-delà des 400 exemplaires
initialement prévus. Au final, 1311 exemplaires de la F40 seront vendus ainsi que quelques exemplaires préparés pour la course, les F40
LM et GTE . Aujourd'hui, un bel exemplaire se trouve entre 240.000 et 280.000 $. Mais le prix de la première «super-car» Ferrari ne peut
qu’augmenter au fils des ans, une 250 GTO n’est-elle pas devenue la voiture la plus chère du monde il y a peu ?
Héritière directe de la GTO Evoluzione, dont deux seront usées jusqu'à la corde pour son développement, la Ferrari F40 utilise ainsi des
techniques et technologies d'avant-garde comme l'emploi massif de matériaux composites dont la fibre de carbone inaugurée par Ferrari en F1.
Elle conserve un classique châssis tubulaire en acier, cher à la marque, ce type de structure possède une rigidité et une efficacité déjà
amplement prouvées en course.
Propulsée par un V8 de 478 chevaux suralimenté par deux turbocompresseurs et deux échangeurs, et montée sur un
châssis dont le poids ne dépasse pas 1 100 kg, c’est la première Ferrari à atteindre la vitesse de 324 km/H. Pour réduire le poids de la
voiture, les portes sont totalement vides avec une masse d'environ 1,5 kg (elles ne comportent même pas de poignée pour l'ouverture depuis
l'intérieur mais une simple cordelette), la voiture passe de 0 à 100 km/H en 4,1 scondes.
En 2000, Michael Schumacher, fraîchement titré de son premier championnat du monde chez Ferrari, dira de la F40 qu’elle est clairement sa Ferrari préférée,
celle avec laquelle il a pris le plus de plaisir et ressentit les sensations d'une véritable voiture de course.
Les masses bien réparties, le centre de gravité extrêmement bas, les porte-à-faux réduits, la direction ultra précise et directe, l'assiette
stable et un poids plume, tout cela permet à la F40 d'offrir un comportement agile et rigoureux. Capable de surclasser les illustres
Lamborghini Countach, Porsche 959 et Cizeta V16T, la F40 est bien la meilleure supercar de son époque et ses gènes issus de la compétition
et des circuits trouvent ici tout leur sens et leur bien-fondé par une brillante et incontestable démonstration de supériorité.